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Communication/Crise

Communication/Crise

-C’est quand le danger est le plus grand que le salut est le plus proche. Holderlin.

– Les hommes ne voient la nécessité que dans la crise. Jean Monnet.

– Le changement du monde n’est pas seulement création, progrès, il est d’abord et toujours décomposition, crise. Alain Touraine.

– Il ne peut y avoir de crise la semaine prochaine, mon agenda est déjà plein. Henry Kissinger.

– Les crises de demain sont souvent le refus des questions d’aujourd’hui. Patrick Lagadec.

– La vérité n’est pas l’exactitude. Octave Mirbeau.

– Ils veulent une vérité, une vérité extérieure, n’importe laquelle pourvu qu’elle soit catégorique. Luigi Pirandello.

– Nous sommes des créatures qui nous affligeons des conséquences dont nous continuons à adorer les causes. Bossuet.

– La communication d’entreprise est une rare petite période heureuse entre deux communications de crise. Thierry Orsoni.

– Ce qu’on nomme la crise n’est que la longue et difficile réécriture qui sépare deux formes provisoires du monde. Jacques Attali.

– Dire des mensonges délibérés tout en y croyant sincèrement,oublier tous les faits devenus gênants puis, lorsque c’est nécessaire,les tirer de l’oubli pour le laps de temps utile, nier l’existence d’une réalité objective alors qu’on tient compte de la réalité qu’on nie, tout cela est d’une indispensable nécessité. George Orwell.

– Dans une avalanche, aucun flocon ne se sent responsable. Stanislaw Jerzy Lec.

– Dans les grandes crises, le coeur se brise ou se bronze. Balzac.

– Une seule bévue suffit à entacher une réputation, et alors le mal est bien souvent irréversible. Cardinal Mazarin.

– Etre responsable, c’est avoir la capacité de répondre. Le terme est beau,car il désigne à la fois le fait de répondre de ses actes et d’en répondre au sens strict. Alain Etchegoyen.

– Le succès est un mauvais professeur. Il pousse les gens intelligents à croire qu’ils sont infaillibles. Bill Gates.

– La prophétie du malheur est faite pour éviter qu’il se réalise. Hans Jonas.

– On prouve tout ce qu’on veut, et la vrai difficulté est de savoir ce qu’on veut prouver. Alain.

– Mon mari est mort dans son lit, je vais donc attaquer en justice la société Dunlopillo. Voutch.

– Quelque honte que nous ayons méritée, il est presque toujours en notre pouvoir de rétablir notre réputation. La Rochefoucauld.

– Il vaut mieux pomper même s’il ne se passe rien que risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas. Devise Shadock.

– La gloire trouve dans l’outrage son suprême éclat. André Malraux.

– Les catastrophes sont là pour nous éviter le pire. Christiane Singer.

– Le pire est devant nous mais la crise est sans doute passée. Alain Minc.

– Il y a crise quand le vieux ne veut pas mourir et que le jeune ne veut pas naitre.

– En raison de la crise, la fin du monde est remise à une date ultérieure. La Gueule Ouverte, mai 1968.

– Dans une crise, la seule chose prévisible, c’est l’incertitude qui suit. Isabelle Luschevici.

– Il faut fonder le concept de progrès sur celui de catastrophe. Walter Benjamin.

– Il ne faut jamais gâcher une bonne crise. Guillaume Faury. Président d’Airbus. Le Monde. 17/4/2019.

– Le Titanic avait un problème d’Iceberg, pas un problème de communication ». Paul Begala, conseiller de B Clinton.

– Le plus souvent la réalité ne doit pas être décrite par le mot « Crise » mais par un mot tiré du langage des généticiens, « mutation ». Albert Jacquard.

– Une crise correspond à la soumission d’un système complexe (une organisation) ou multicomplexe (un ensemble d’organisations) à une dynamique non-linéaire. Raphaël de Vittoris.

 

 

 

Citations Préférées

– La clé de la solution est souvent dans la serrure du voisin. Jerzy Lec.

– Nous devons être le changement que nous voulons voir dans le monde. Gandhi.

– L’avenir ne se prévoit pas, il se prépare. Maurice Blondel.

– Dans la vie, il y a ceux qui regardent le monde tel qu’il est et se demandent pourquoi et ceux qui imaginent le monde tel qu’il devrait être et se disent : pourquoi pas ? Georges Bernard Shaw.

– Lorsqu’un homme rêve, ce n’est qu’un rêve. Mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une réalité. Hundertwasser.

– Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas. C’est parce que nous n’osons pas qu’elles nous semblent difficiles. Sénèque.

– Tout le monde disait que c’était impossible. Il est venu un imbécile qui ne le savait pas, et qui l’a fait. Marcel Pagnol.

– Le possible nous l’avons déjà fait. L’impossible, nous sommes en train de le faire. Pour les miracles, laissez nous un peu de temps. Proverbe italien.

– Si nous avons chacun un objet et que nous l’échangeons, nous avons chacun un objet. Si nous avons chacun une idée et que nous les échangeons, nous avons chacun deux idées. Proverbe chinois.

– Agir en primitif et prévoir en stratège. René Char.

– Si tu fais naufrage deux fois, tu ne peux plus accuser la mer. Philippe Corti.

– Réussir à chuter vers le haut. Borges.

– Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion. Saint Augustin.

– Ce n’est pas écrire qui est difficile, ce qui est difficile, c’est de s’asseoir pour écrire. Steven Pressfield.

– Le bonheur n’est pas au bout du chemin. C’est le chemin.

– Evidemment, il y a quelque chose après la mort…mais, hum…on exagère beaucoup. Un évêque orthodoxe, cité par Gabriel Matzneff.

– Quand on perd le sens d’une mission, on ne revendique plus que des choses matérielles. Edgar Morin.

– La seule fonction de la prévision, c’est de rendre l’astrologie respectable. Galbraith.

– Les passions font vivre l’homme; la sagesse le fait seulement durer. Chamfort.

– La réalité, c’est ce qui ne disparait pas quand on cesse d’y croire. Philip K Dick.

Journal d’Edgar Morin

Edgar Morin, Journal, 1992 – 2010, Seuil, 1.288 pages

Voici un ouvrage qui m’a tenu pendant les trois mois de sa lecture. Il faut dire que le deuxième tome du journal d’Edgar Morin couvre la période 1992-2010 et compte 1.280 pages. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu ce sentiment d’être pressé de rentrer chez moi le soir pour lire quelques pages de cet ouvrage.

Le livre est certes inégal, et plus d’une fois j’ai passé quelques paragraphes, voire quelques pages. Certains passages sont des commentaires d’actualité qui paraissent parfois datés. Enfin certaines années donnent lieu à d’intenses développements, comme l’année 1994 qui fait à elle seule près de 400 pages (elle fut d’ailleurs publiée séparément sous le titre Une année Sisyphe en 1995) alors que d’autres sont expédiées en une dizaine de pages comme 2002, 2005 ou 2006.

Mais l’essentiel n’est pas là, il est dans le témoignage sans concession de l’itinéraire d’un immense intellectuel qui reste pour moi au confluent de la pensée communicationnelle, des premières réflexions sur la crise et de l’alerte écologique.
J’ai adoré les engagements de nouvelle année d’éviter toute dispersion et nouveaux engagements pour s’apercevoir qu’il n’avait rien respecté. Ainsi en 1994, il écrit « Interviews : tout refuser. » Il a dû en donner une centaine dans l’année qui suivit.

Edgar Morin raconte au jour le jour sa vie d’intellectuel, entre travaux d’écriture et conférences, il note ses réflexions sur l’actualité diplomatique, politique, des informations qu’il glane à la lecture de journaux (et l’on peut être surpris par la diversité de ses lectures), des citations d’auteur, et puis sa vie, ses problèmes de santé, de transports, ce qu’il mange, et surtout, vers la fin de l‘ouvrage, son existence avec sa femme jusqu’au décès de celle-ci et son profond désespoir. Ces pages m’ont bouleversé.
J’ai trouvé remarquable ce mélange de description des idées de la pensée complexe et de la trivialité de la vie quotidienne avec ses dérives occasionnelles comme une propension à l’alcool ou le visionnage de films pornographiques. Moi qui adore les biographies, ce doit être la première fois que je vois un auteur qui à aucun moment ne pratique un exercice d’auto-justification ou d’embellissement mais se donne à voir avec une transparence extrême. Le contraste est souvent saisissant lorsqu’Edgar Morin raconte une conférence prononcée dans un cadre prestigieux en compagnie de grands esprits, puis, la conférence terminée, rentre chez lui, et se confectionne un plat d’aubergines, se prend une bouteille de vin rouge et regarde « Columbo » à la télévision ou écoute « Les grosses têtes » de Philippe Bouvard.

J’ai aussi été étonné par ce que je n’y ai pas trouvé. Rien ou presque comme règlement de compte. Edgar Morin ne profite pas de son journal pour dire le mal qu’il pense d’autres intellectuels (alors qu’on sait que vis-à-vis de certains, comme Bourdieu, les relations étaient très tendues). Tout ici est positif et on sent une immense énergie pour élaborer et défendre ses idées et pas seulement pour elles, mais parce qu’il est persuadé qu’elles peuvent être utiles pour une meilleure harmonie dans le monde.

Il y a quelques années, j’avais eu l’occasion de croiser Edgar Morin, je m’étais retrouvé assis à côté de lui dans le TGV Paris-Bordeaux. Pendant les deux premières heures, je n’osais rien dire par peur de l’importuner et ce n’est qu’une heure avant l’arrivée que je me décidais à lui parler. Il se révéla d’une gentillesse extrême.
En fait, la pensée de Morin reste pour moi, et par bien des aspects, encore inaccessible et je le soupçonne de parfois en rajouter avec ses formules à rallonge de type « macro-éco-auto réorganisation ». Mais, sur l’essentiel de la pensée complexe, sur l’initiateur d’idées de tolérance et d’une meilleure compréhension du monde et désormais sur l’extrême simplicité d’un personnage remarquable, je conseille fortement la lecture de ce livre.