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Publicité et écologie : on progresse ou non ?

Publicité, projets de loi climat, où en sommes nous vraiment? 

 

 Six observations sur le projet de loi Climat et résilience, dans ses aspects Publicité.

 

1. Des ONG absentes.

Ce fut ma première surprise. Alors qu’elles avaient ici l’occasion de renouveler leur combat, la plupart des ONG environnementales se sont concentrées sur quelques sujets plus traditionnels comme la rénovation énergétique, les nouvelles obligations pour les entreprises ou la mobilité durable. Le sujet du rôle de la publicité était relativement nouveau, il passe au second plan des arguments. Les salariés en ONG étant répartis par pôle en domaine de compétences (alimentation, biodiversité, climat, …), peu de militants étaient réellement en mesure de porter leurs voix sur un thème nouveau.

 

2. La filière a su réagir immédiatement.

Alors que celle-ci peut apparaître divisée et parfois en concurrence interne, les acteurs de la publicité ont su s’organiser pour répondre aux menaces qui pesaient sur leur activité. A coup d’opérations événementielles, à l’exemple des Etats Généraux de la communication, de prises d’engagements publics, de tribunes rédactionnelles, d’insertions publicitaires et surtout d’un lobbying particulièrement efficace, la profession a su réagir.

D’aucuns pourront toujours s’en désoler, mais on ne peut que reconnaître leur efficacité. 

 

 

 

3. Un résultat qui se profile là où on ne l’attendait pas.

Si le projet de loi est en lui-même très timide sur le volet publicité, les engagements sont loin d’être négligeables, sur la réforme de la régulation, du développement du pro bono, des nouvelles formes de représentations, on sent qu’une dynamique est lancée.

La seule crainte réside dans le caractère encore très vague de la plupart de ces engagements et donc de leur viabilité une fois terminés les débats au Parlement. L’occasion de remarquer les engagements pris le 2 mars 2021 par l’Union de la Publicité Extérieure qui m’apparaissent concrets, précis, dotés d’indicateurs et d’échéances. Il manque juste un comité de contrôle avec des personnalités extérieures indépendantes, mais j’ai bon espoir.

 

4. Du bon usage du bouc émissaire.

  Dans le rapport remis en juin 2020 au ministre de la transition écologique, j’avais intégré parmi les propositions la suppression des banderoles publicitaires tractées par des avions tout en écrivant : « aucun de nos interlocuteurs n’a émis cette recommandation et la pratique ne suscite pas de véritable rejet » (p. 59).

Au final, la seule mesure d’interdiction si l’on excepte celle portant sur la publicité des énergies fossiles, très anecdotique au demeurant, concerne cette interdiction des banderoles aériennes (article 8).

J’ai presque envie de demander pardon aux PME concernées dont la principale activité était de renseigner les touristes sur l’existence d’un supermarché ou d’une discothèque à proximité de leur station balnéaire.

 

  1. Un ministère de l’écologie très discret. 

Ayant eu l’expérience de travailler au cabinet d’un précédent ministre de l’environnement, je ne voudrais jeter la pierre à personne, d’autant qu’individuellement les personnes en place me semblent très méritoires. Il n’empêche. J’ai le sentiment que le gouvernement n’a pas cherché à construire une vraie feuille de route pour la publicité, mais s’est placé immédiatement dans une posture défensive vis-à-vis des propositions de la Convention Citoyenne. Cela a positionné le débat dans une approche de court terme, très politique et sans réelle prise en compte de l’ensemble des réflexions menées.

 

  1. Une filière communication peu ouverte.

Le sujet de la publicité est très conflictuel. Pourtant les compétences ne manquent pas, même – et surtout – chez les plus radicaux des anti-publicitaires, il y a une formidable réflexion appuyée sur des connaissances solides. Je ne comprends pas qu’à ce jour, aucune rencontre n’ait encore pu avoir lieu entre ONG environnementales, associations de consommateurs et professionnels de la publicité. Certes, cela ne déboucherait peut-être sur rien, mais il me semble que ne serait-ce qu’une journée d’échanges, calquée sur ce que nous avions expérimenté lors du Grenelle de l’environnement serait une occasion à saisir. La confrontation est consubstantielle à la communication, autant que les professionnels l’acceptent.

Quelle publicité pour la transition écologique?

Synthèse du sujet dans une émission de France Info animée par Gerard Feldzer sur le sujet de la publicité en lien avec les grands enjeux de la transition écologique, notamment la lutte contre le dérèglement climatique. Emission du 3 octobre 2020.

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-sciences-du-week-end/le-billet-sciences-vers-une-publicite-en-coherence-avec-la-transition-ecologique_4111303.html

Publicitaires, encore un effort

Après la note rédigée en 2017 pour la Fondation Nicolas Hulot, j’ai pris l’initiative en 2019 d’une mission pour le ministère de la transition écologique pour réfléchir à l’évolution du modèle publicitaire pour le rendre davantage compatible avec les enjeux de la transition écologique. Ce rapport a été remis en juin 2020. J’ai profité de l’actualité de la Convention citoyenne pour écrire une tribune, parue dans le journal Le Monde le 24 août 2020.

Article: Publicité et Transition Ecologique

Publicité et transition écologique, les publicitaires doivent s’engager.

Tribune publiée le 1er Juillet 2020 dans la revue Mind Média sur le rôle de la publicité dans la transition écologique.

La publicité ne peut rester à l’écart des défis que pose le dérèglement climatique, les publicitaires doivent s’engager davantage et surtout revoir leurs pratiques. Après la remise du rapport remis au Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, après les recommandations de la Convention citoyenne sur le Climat, les rapports de plusieurs associations, la profession doit se mobiliser .

Article MindNews