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suggestions de lecture

En juillet (Cf ce blog à la date du 14 juillet) , j’avais présenté  quelques lectures du 1er semestre, j’ajoute ici quelques lectures du second semestre 2021 en espérant que cela puisse donner quelques idées de découverte. Au total, une quarantaine de lectures ou relectures cette année, et pour la première fois depuis très longemps, quasi uniquement des lectures sans idée utilitaire de documentation, un plaisir total donc. 

Réédition 2016 en format livre d’un article de 1976 où Edgar Morin analyse le concept de crise. Pour lui, la crise est l’accroissement du désordre et de l’incertitude, elle est un risque et une chance. Un texte interessant à relire mais qui semble dépassé, le sujet Crise = Danger + Opportunité est désormais bien compris. Et l’écriture d’Edgar Morin est parfois inutilement compliquée: «  »Il n’y a pas de théorie de la crise sans théorie de l’auto-(géno-phéno)-éco-ré-organisation » (P 61). Oups.

 

Un livre de 600 pages assez étonnant. Publié en 98 par un auteur mort 2 ans avant, il fait vivre la personnalité d’un script doctor, un métier consistant à réécrire des scénarios. J’ai lu le livre apres avoir lu une interview de l’acteur Samuel Benchetrit disant que c’était le meilleur livre qu’il ai lu et il est vrai que les critiques sont plutot très bonnes. Je n’en dirais pas autant même s’il y a d’excellents passages, une histoire trop alambiquée, des personnages convenus.

 

 

Une belle bibliographie (890 pages) sur un personnage bizarre. Une vie incroyable au coeur du mouvement surréaliste, de l’histoire communiste soviétique et francaise. Des camaraderies étranges avec Drieu la Rochelle, des romans qui ont vieillis, des poémes fantastiques, un stalisnisme pur et dur, des trahisons multiples et une fin de vie pitoyable. Pour l’auteur, une grande part de la postérité d’Aragon tient aux albums de Jean Ferrat et Léo Ferré qui ont été plus vendus que tous les livres.

 

Ayant remporté le prix du livre Environnement, je suis allé voir celui qui l’avait obtenu en 2020. L’idée de base est le concept de satisfaction pour sortir des thèses de croissance économique. « Le but de toute société est de proposer des satisfactions, non des Euros ». L’auteur pense que les collectivités territoriales sont mieux armés car elles ne sont pas omnubilés par les indicateurs de croissance. On devrait aussi s’interesser au rôle de la famille pour réussir la transition écologique.

 

 

Un livre remarquable que ce Journal pour Anne, je n’attendais pas François Mitterrand sur ce terrain du journal intime pour son grand amour Anne Pingeot. L’histoire politique (64-66 essentiellement, avec la 1ere campagne présidentielle de Mitterrand)) se conjugue à celle des parties de golf, des monuments, des traits d’humour, des achats de vieux livres et surtout des messages d’amour permanents. C’est aussi un beau livre où la plupart des pages sont couvertes de collage, souvent artitisques, en fonction de la journée.

 

Patrick d’Humières connait parfaitement les enjeux de RSE et de Communication. Dans cet essai (2021, 208 pages, Ed l’Aube), il plaide pour relancer le projet européen en mettant l’entreprise responsable au coeur du projet. Ce qui rend l’Europe unique, ce sont les valeurs de bien-être, de protection sociale, de solidarité, d’environnement. Il dénonce la gouvernance des grands groupes qu’il juge autiste. L’Europe est aussi le continent où l’économie sociale compte pour 10% des emplois, un record.

 

Lecture de vieux classiques avec ce livre de 1721 et ces lettres de Usbek et Rica pour prendre un point de vue décalé sur la France. J’ai bie aimé les passages les parisiens sont presnetés comme toujours pressés, où la fureur de ceux qui veulent avoir de l’esprit, c’est de faire des livres, et où chacun veut avoir un avis sur tout.

 

 

 

Livre d’entretiens entre Adrien Rivière et Enki Bilal. Découverte du fort pessimisme de Bilal: »je crois qu’en bout de course l’humanité disparaitra à breve échéance » (p 24). J’ai aimé le passage où il qu’avant dans les salons de BD on venait lui demander un dessin et maintenant on lui demande un selfie (p 118). Les propos sont bien mis en contexte par des encarts d’A Rivière.

 

 

Rédigé par Bruno David, le Président du Museum d’histoire naturelle, ce livre était dans la short list des 4 livres pour le prix du livre Environnement 2021. J’ai appris que le terme Biodiversité était récent puisqu’il date de 1986, que la fertilité masculine avait baissé de 53% en Europe en 50 ans, qu’il y a 25 milliards de volailles, que le gaspillage alimentaire represente 30 kilo par an et par habitant. Pour l’auteur, nous sommes loin de la grande extinction, mais la pente indique que ça va très vite.

 

 

Ce livre (1992) de Nonna Mayer et PAscal Perrineau indique que la vie démocratique tient plus à la diversité des élites qu’à l’intensité de la participation, que la participation politique n’est pas corrélé avec l’action associative et syndicale, que si les notions de droite et de gauche sont dépassées, les français sont (en 88) 97% à se situer sur cette échelle, que l’érosion des constrastes politiques territoriaux est à l’oeuvre depuis plus d’un siècle, que le patrimoine est le plus fort déterminant du vote avec la religion.

 

 

Un livre qui date de 1970, autant dire un peu daté. Il reste des infos interessantes: Il y avait 39 millions de français en 1911 et 40,5 en 1946 et 49,8 en 1968, il n’y avait jamais eu autant de divorces qu’en 1919, En octobre 2018, il y eu 115 000 morts sous l’effet de la grippe espagnole. 10 départements connurent une baisse de moitié de leur population pendant la guerre. De 1921 à 1926, la population étrangère augmenta de 61%. 80% des ouvriers des mines de Lorraine étaient étrangers.

 

 

Un livre complet et parfaitement documenté. Les textes sont accompagnés de nombreux exemples et témoignages d’experts. Le livre présente d’abord le diagnostic et l’élaboration de la stratégie marketing, puis le conception des offres, la politique de prix, le circuit de distribution et les modes de communication. J’ai appris que 20 entreprises entre 1965 et 2018 avaient été responsables d’1/3 des émissions de GES et que la valeur totale des 10 1eres entreprises dépasse la richesse de 180 pays.

 

Entretiens entre Paul Nizon que je connaissais peu et Frédéric Pajak dont j’admire la série du Manifeste Incertain. C’est surtout une invitation à la lecture de Joyce, Pavese, Beckett dont j’ai appris qu’il était mort seul dans un asile. De belles réflexions sur la culture qui ne protége de rien, sur la culture élitiste française, contrairement à l’Italienne, sur l’acte d’écrire (isolée pour Nizon, dans des endroits peuplés pour Pajak), sur Corot et Van Gogh. Lecture agréable et sans prétention.

 

 

Les livres de Pajak sont toujours un bonheur. Ce livre sur Van Gogh est surprenant, on apprend que Van Gogh n’a vendu qu’une toile de son vivant, qu’il a toujours été très perturbé et se disputait en permanence, que beaucoup de ses tableaux furent effacés par d’autres peintres et qu’il mourrut à 37 ans. Il écrivit à son frère: » Pour faire du bon travail, il faut bien manger, être bien logé, tirer son coup de temps en temps, fumer sa pipe et boire son café en paix ». Sa mort reste mystérieuse.

 

Relecture d’un incontournable des étudiants en sociologie. Le livre est célèbre par sa définition d’un fait social par le pouvoir de contrainte qu’il exerce ou est susceptible d’exercer sur les individus. Cette définition montre que la sociologie a un objet propre et peut etre constitutive d’une science. Pour Durkheim, la première règle sociologique est de « considérer les faits sociaux comme des choses ». C’est ainsi qu’il peut dépasser la réduction psychologique des états de la conscience.

 

Lauréat du prix Novembre, ce livre « Le poullailler métaphysique » paru chez mon actuel éditeur, relate les observations d’un professeur qui s’est installé à la campagne et a fait l’acquisition d’une basse cour. Cela sert de pretexte à des observations sur la vie des poules, parfois très droles, parfois profondes. J’ai appris qu’une poule pouvait couver des oeufs d’une autre poule et qu’un coq s’accouplait plus de 20 fois par jour. De belles observations sur les glaneurs. Le livre se dévore d’une traite.

 

Un fait divers portant sur l’assassinat au printemps 1964 d’un enfant de 11 ans. Le suspect fut condamné à la perpétuité et devient le plus ancien prisonnier français avant d’être libéré en 2005 et mourir 3 ans après. Mais l’histoire n’est pas simple et le meurtrier n’est pas forcement celui qui fut condamné. Au delà de l’investigation, c’est une plongée dans la France des années 60, une analyse de personnages étonnants, de la justice et des médias. Et un livre (748 pages quand même) superbement écrit.