Redresser une réputation, le cas DSK

Choix des mots et communication de crise : le soulagement de DSK

On sait que la crise peut détruire une réputation, mais qu’elle peut aussi la renforcer. On sait aussi que Dominique Strauss Kahn bénéficie des conseils avisés des meilleurs communicants de crise, on sait aussi qu’il a déjà montré dans le passé sa capacité à rebondir notamment avec l’affaire de la MNEF ou la cassette vidéo sur les HLM de la ville de Paris.

À l’heure où certains le donnent mort politiquement, le simple examen des mots employés dans sa première déclaration montre que rien n’est improvisé et que les spins doctors ont encore de beaux jours devant eux.

Leçon n°1 : se poser en victime, après que le mot de « cauchemar » a été employé, les termes utilisés traduisent cette volonté de générer de l’empathie. « C’est la fin d’une épreuve terrible et injuste ».

Leçon n°2 : faites intervenir vos proches : cette épreuve que vous avez traversée n’est rien par rapport à la souffrance de votre famille et vous n’êtes pas soulagé pour vous, mais pour eux. « Je suis soulagé pour ma femme, mes enfants, mes amis ».

Leçon n°3 : faites jouer une chaîne de solidarité, ce sera aussi tacitement une manière de culpabiliser ceux qui vous auront accusé et remercier ceux qui vous ont soutenu en vous « envoyant des lettres, des emails ».

Leçon n°4 : restez humain, vous aimeriez rentrer chez vous rapidement, mais vous devez d’abord récupérer votre passeport et saluer des amis, vous avez donc encore « des petites choses à faire ».

Leçon n°5 : hiérarchisez vos objectifs, le fait de faire sa déclaration en français, et d’annoncer sa volonté de retour « dans mon pays » traduit ce souci d’empathie et de proximité. On conçoit que le terme de « revenir en France » aurait paru trop neutre.

Bref, du grand art, en peu de mots soigneusement pesés, tout est dit. On peut imaginer une stratégie en deux temps dans les prochains jours, d’abord une focalisation sur l’épreuve traversée et l’on pressent l’exclusivité à un grand magazine ou une chaîne de télévision pour recueillir les premières impressions. Puis, une stratégie axée sur l’expérience internationale et ce que l’ancien directeur du FMI peut apporter à la vie politique française. Non, DSK n’est pas mort politiquement.