Jean–Marc Decaudin et Jacques Igalens, La communication interne.

Dunod, mai 2006, 192 pages, 22,80 €
Un bon ouvrage de communication interne conciliant bien la réflexion sur la pratique du métier et le côté « manuel pratique ». Si la communication interne de crise est absente du livre, celui-ci contient d’intéressantes analyses de contexte sensible à l’exemple de la communication interne lors d’une fusion, d’un changement de dirigeant ou à l’occasion d’une modification majeure de l’organisation interne. Nous avons apprécié également les passages consacrés aux risques de la communication interne en matière de développement durable.

Fondation Jean Jaurès, Agir face aux crises, Katrina, grippe aviaire, tsunami

Plon, mars 2006, 112 pages, 10 €
Une étude des crises centrée sur le rôle de l’Etat et les crises à dimension internationale comme l’Afghanistan ou l’Argentine. Les rôles de l’Union Européenne et des Nations Unies y sont questionnés. Si l’analyse des impacts de l’ouragan Katrina est pertinente, l’ensemble est souvent un peu épars et les recommandations finales apparaissent un peu abstraites.

Jean-Jacques Boutaud (sous la direction de) « Transparence et communication »

Revue Médiation et Information n° 22, Editions de l’Harmattan, 2005, 182 pages, 18 €
Sur un thème central de la communication des organisations, cette revue recueille des articles d’inégal intérêt pour le professionnel de la communication. On apprécie particulièrement l’entretien entre Daniel Bougnoux et Serge Tisseron et celui de Jacques Walter sur les mondes professionnels de la communication au regard de la transparence.

Rony Brauman, Penser dans l’urgence. Parcours critique d’un humanitaire

Rony Brauman, Penser dans l’urgence. Parcours critique d’un humanitaire

Gilles Lipovetsky, Le bonheur paradoxal. Essai sur la société d’hyperconsommation.

Gallimard, mars 2006, 378 pages, 21 €
Une analyse de l’extension de la marchandisation de toutes les activités humaines et de l’entrée dans un monde où notre consommation s’effectue moins pour prouver notre statut que pour des motivations intériorisées : « La consommation « pour soi » a supplanté la consommation « pour l’autre » en phase avec l’irrésistible mouvement d’individualisation des attentes, des goûts et des comportements. » Nous ne consommons plus pour traduire une reconnaissance sociale mais pour le simple plaisir narcissique de notre image.

Gilles Lipovetsky note que cette hyperconsommation s’effectue avec un sentiment omniprésent du danger et du risque. Tout peut être perçu comme menaçant et accroître nos anxiétés. Le turbo-consommateur accroît ses achats par impulsion, modifie sans cesse ses préférences « dévoré qu’il est par le temps compressé de l’immédiateté et de l’urgence. »

Richard Sennet. La culture du nouveau capitalisme.

Albin Michel, mars 2006, 158 pages, 16 €
Professeur de sociologie à la London School of Economics, Richard Sennet nous avait passionnés par son livre Les tyrannies de l’intimité, (Seuil, 1979) qui fut un déclencheur de nos propres recherches sur La transparence en trompe-l’œil. Son dernier livre est plus global et sans doute moins percutant. Il contient toutefois d’intéressantes réflexions sur les conséquences humaines des mutations professionnelles et la difficulté de saisir les finalités des actions engagées. On retient une bonne analyse de l’importance – trop négligée – des réseaux informels et des facteurs psychologiques de résistance à la crise au sein des organisations au profit d’une excessive formalisation des procédures.

Monique Walhen et Benoît Héry (sous la dir de). Les métropolitains. Ou la mort de la ménagère de moins de 50 ans.

Ed l’œil du mouton. 210 pages.
J’ai beaucoup aimé ce livre richement documenté et illustré, en 16 chapitres il nous emmène dans les tendances et nouveaux styles de vie pour achever de nous convaincre de la disparition des cibles trop hermétiques de la communication classique.

Bernard Capecchi (sous la dir de). L’Environnement en Nouvelle Calédonie.

Ed Ile de lumière. 228 pages.
Un ouvrage qui montre la diversité environnementale française dans ses territoires d’Outre mer. La nouvelle Calédonie est un des 10 pays au monde où la biodiversité est la plus abondante, c’est aussi un pays où le droit de l’environnement français ne s’applique pas mais il est de la compétence des provinces. Le récif corallien est une richesse majeure avec 300 espèces de coraux qui abritent 15000 espèces de poissons.

Giles Slade. Made to break. Technology and obsolescence in America

Harvard University Press. 330 pages.
Un ouvrage précurseur sur l’obsolescence programmée ; il y avait certes eu auparavant le livre de Vance Packard, L’art du gaspillage, (édition française 1962), mais celui-ci est plus global. Giles Slade définit l’obsolescence programmée comme « l’expression attrape tout utilisée pour décrire l’assortiment de techniques utilisées pour limiter artificiellement la durabilité d’un produit en vue de stimuler la répétition de l’acte d’achat. » Le livre est très documenté sur l’origine de l’obsolescence programmée, mais se perd dans une multitude de digressions sans intérêt.

Cornelius Castoriadis. Une société à la dérive

Le Seuil. 312 pages.
Recueil d’articles et d’interviews sur la période 74-97. Une bonne introduction à l’œuvre de ce grand philosophe. Des pensées un peu visionnaires sur l’écologie notamment au travers de 2 articles « La force révolutionnaire de l’écologie » ou « L’écologie contre les marchands » (les 2 datent de 1992) ou sur nos conceptions de la démocratie. Et la place du citoyen « Une démocratie sans la participation des citoyens » (1991).