Jean-Michel Hieux, Les nouveaux gladiateurs
Essai sur l’entreprise et sa communication , Editions Michalon, 170 pages
La vision de la communication d’entreprise par le vice-président Euro RSCG.
Essai sur l’entreprise et sa communication , Editions Michalon, 170 pages
La vision de la communication d’entreprise par le vice-président Euro RSCG.
Par un des meilleurs spécialistes du sujet. Nombreux exemples.
Réédition de l’ouvrage paru en 2000. Concret , clair et précis. Très descriptif.
L’auteur, qui a exercé les plus hautes fonctions chez Young et Rubicam, BDDP puis Harrison & Wolf expose ses expériences et sa vision de la communication. L’ouvrage est architecturé autour de quatre parties :
-journal à rebours
-portraits
-crise
-restructuration et OPA.
L’ouvrage est convaincant même s’il souffre d’un coté « people » un peu trop prononcé.
L’ouvrage se donnait pour objectif de présenter la communication corporate et ses différences par rapport à d’autres types de communication (institutionnelle, publicitaire). Agréable à lire grâce aux nombreux témoignages, il souffre de deux défauts : un aspect « corporatiste » de défense de son territoire paré de tous les atours, et un aspect patchwork pas toujours bien cousu où la vision finale de la communication corporate apparaît bien floue.
Un livre étonnant, issu d’une conférence prononcée à Beaubourg où l’auteur évoque son incarcération de 5 ans en prison (1978-1983) et comment cette détention l’amena à la philosophie et à «mettre l’accident au cœur même de la philosophie». Un beau livre, notamment les dernières pages où l’auteur s’interroge sur son parcours, mais très exigeant.
Dieter Birnbacher : La responsabilité envers les générations futures, PUF, collectif : Philosophie Morale, novembre 1994, édition originale 1988.
La prise de conscience des générations futures s’est développée à partir de 1972 avec la publication du Rapport du Club de Rome. Celui-ci démontrait, courbes économétriques à l’appui, qu’au rythme d’utilisation des ressources naturelles, la plupart d’entre elles seraient épuisées aux alentours de 2050. Ce n’est toutefois que vingt ans plus tard, lors de la conférence de Rio – le sommet planète terre – qu’une relative institutionnalisation de l’expression fut effective. Et depuis, les générations futures sont un peu devenues le noyau dur du militantisme écologique et souvent la base d’un grand nombre de lieux communs. Il est intéressant de constater que c’est à partir du moment où l’on a cessé de croire en l’avenir radieux que les générations futures ont fait leur apparition sociale et culturelle, mais toujours avec la même idée de sacrifice présent et de violence latente : « chaque idée fausse que nous traduisons en acte est un crime contre les générations futures » .
C’est avec la publication de l’ouvrage de Hans Jonas Le principe responsabilité paru en 1979 qui fut un considérable succès en Allemagne, qu’une première étude approfondie de nos relations aux générations futures prit date. Les Presses Universitaires de France nous permettent de découvrir un penseur majeur de l’écologie, pourtant totalement inconnu en France : Dieter Birnbacher. Professeur de philosophie à l’Université de Dortmund, celui-ci est très fortement influencé par la tradition utilitariste de John Stuart Mill à John Rawls. Il travaille depuis plus de quinze ans sur les sujets de l’éthique et de l’environnement. Un de ses premiers ouvrages, non traduit en France, s’intitule d’ailleurs : Ecologie et Ethique et date de 1980, c’est-à-dire bien avant que Luc Ferry n’introduise le débat en France.
La base essentielle du travail de D. Birnbacher est la suivante : comment fonder une éthique du futur autrement que sur de vaines déclarations d’intentions. Après avoir noté d’immenses problèmes de définition des générations futures et de son horizon temporel, trois obstacles apparaissent :
– la préférence temporelle, qui amène à sous-estimer le profit futur,
– la préférence de l’ego qui entraîne le fait que le coût et le profit qui concernent d’autres personnes nous touchent moins que ceux qui nous concernent personnellement,
– la distance morale qui implique que notre intérêt aux individus décroît avec la proximité.
L’actualité fournit régulièrement sa dose d’exemples. Nous sommes plus disposés à consacrer des ressources au sauvetage de la vie de victimes d’accidents lorsqu’elles nous sont connues qu’à la prévention d’accidents futurs qui feront autant, voire plus de victimes, mais que nous ne connaissons pas : la victime inconnue reste une abstraction.
Le second problème soulevé par l’auteur est celui des dommages irréversibles ou plus précisément du seuil à partir duquel on peut reconnaître ce dommage. L’auteur, après avoir remarqué les difficultés d’une approche économique du sujet, prend exemple de la disparition d’une espèce biologique, cas typique où toutes les générations futures en seront privées, et note là aussi que :
– certaines transformations biologiques peuvent être des bienfaits (éradication du virus de la lèpre par exemple),
– l’extinction d’une espèce n’est pas une véritable perte lorsque la totalité de ses fonctions sont reprises par d’autres espèces,
– la destruction d’une espèce ne rend pas plus difficile l’existence des êtres humains. L’auteur cite ici l’exemple de nombreuses espèces aujourd’hui disparues, dont nous ne savons rien.
Le problème se cristallise alors sur le concept de droit des générations futures. Peut-on accorder des droits aux individus futurs ?
Ici, également, l’auteur va à l’encontre des idées reçues en récusant totalement cette idée. En effet, pour attribuer à A un droit moral sur B, quatre conditions sont indispensables.
1. A existe,
2. A a des intérêts,
3. B a un devoir moral envers A,
4. A a le droit d’exiger de B qu’il remplisse son devoir moral.
Or, après un large commentaire de ces quatre conditions, l’auteur constate qu’elles ne peuvent être remplies et conclut au caractère impropre de l’approche juridique. « Faire dépendre la prévoyance envers l’avenir de telles valeurs reviendrait à établir une forme de dictature inter-générations, on ne peut prendre la responsabilité de faire souffrir les contemporains au nom d’une mise en péril abstraite et indéterminée des générations ultérieures ».
Le concept de générations futures est donc d’un emploi délicat. Toutes les grandes idéologies ont reposé sur l’idée de sacrifice présent au nom de l’avenir. Il faut, selon l’auteur, mettre en garde contre le despotisme de la morale et privilégier des notions de solidarité ou de sagesse plutôt que des approches juridiques.
Là où l’auteur convainc le moins, c’est lors de son passage à la pratique et notamment au débat sur les choix énergétiques. Ainsi, et l’on sent un certain poids idéologique sous-jacent, l’auteur expose qu’il est préférable d’avoir une prolifération de CO2 dans l’atmosphère avec ses dommages connus de hausse de niveau d’eau des océans ou de transformation de la végétation, parce que les générations futures pourront s’y adapter en pratiquant l’irrigation artificielle ou « en se lançant dans des mouvements migratoires de grande ampleur, comparables aux grandes invasions européennes ». Le risque suprême pour les générations futures est celui des déchets nucléaires. « En revanche, le risque qui découle dès aujourd’hui des déchets nucléaires est lui irréversible. Même s’il est possible que le stockage définitif des déchets radioactifs ne provoque jamais de dommages graves, on ne peut éliminer à long terme le risque d’occurrence d’un tel dommage ».
On le voit, la réflexion sur les générations futures reste tout à la fois complexe et embryonnaire et aboutit fréquemment à des positions teintées par des partis pris. Il est toutefois essentiel que le monde de l’entreprise s’y implique autrement que par la reprise du sempiternel logo « nous ne possédons pas la terre, nous l’empruntons à nos enfants ». Les individus futurs sont un objet d’obligation, en aucun cas de dévotion ou de vénération. C’est seulement ainsi qu’ « on peut s’attendre à ce qu’un travail efficace visant des objectifs liés à l’éthique du futur découle des loyautés intergénératives, plutôt que d’un pathos du futur abstrait, religieux ou quasi religieux ».
Pierre Lascoumes, L’éco-pouvoir, Environnements et politiques, La Découverte, avril 1994, 320 pages
Connaisseur parfait des politiques publiques grâce à son travail de recherches au CNRS, Pierre Lascoumes nous offre ici une analyse remarquable de l’environnement ou plutôt de ses traductions médiatiques, administratives et associatives.
La thèse essentielle de son ouvrage est celle-ci : « Alors que, depuis les années 1960, les actions collectives menées au nom de la défense de l’environnement se voulaient profondément critiques des savoirs scientifiques et du mode de développement social qu’elles propulsent, la traduction de ces revendications en politique publique débouche au contraire sur un appel croissant aux experts, ingénieurs et techniciens, détenteurs véritables des rênes d’un éco-pouvoir montant ». La mise en évidence de ce paradoxe n’est d’ailleurs pas nouvelle puisqu’on la retrouve chez Lipovetsky, qui déclarait dans son ouvrage Le crépuscule du devoir : « Le supplément d’âme écologique est paradoxalement un levier supplémentaire de la spécialisation, de la fonctionnalisation, de la régulation bureaucratique du monde post-moderne ».
Pour son analyse, Pierre Lascoumes part d’une certitude : l’environnement est d’abord un construit social, il a toujours été l’objet de politiques humaines et tant qu’on opposera développement et sauvegarde de la nature, aucun progrès ne pourra être réalisé. Pour lui, l’environnement actuel, ce serait quelque chose comme la nature « moins le sauvage, plus la science, multipliée par la communication ».
La démonstration s’effectue en trois étapes. D’abord il étudie les représentations de l’environnement et plus spécifiquement la manière dont les médias en traitent. Après avoir constaté la faible place laissée à ce thème, l’auteur évoque l’importance du fait divers et de ce qu’il appelle le transcodage naturaliste médiatique qui peut induire une conception égoïste de l’écologie en ne mobilisant les individus que sur la défense de leur cadre de vie immédiat.
Il traite ensuite de la gestion publique de l’environnement et les mots deviennent très durs face à la situation de confusion des pouvoirs qu’il observe, notamment au niveau des DIREN. « L’analyse par le biais des dynamiques des politiques publiques incite à ne pas mettre le ministère de l’Environnement au centre du dispositif ». Il plaide à l’inverse pour que chaque département ministériel puisse avoir sa propre direction environnement afin d’intégrer l’événement dans chaque type de politique au lieu de cloisonner le travail environnemental au sein du seul ministère de l’Environnement.
Enfin dans sa troisième partie, Pierre Lascoumes analyse le milieu associatif de l’environnement et met en garde contre le risque de simplification : « Le référent principal de l’action associative n’est ni un état de nature à préserver, ni le constat d’atteintes à réduire, mais le besoin démocratique de participer aux décisions d’aménagement ». Il joue un rôle irremplaçable d’initiative et de contrôle de la légalité. L’auteur note par exemple que le ministère de l’environnement est plus régulièrement informé des problèmes locaux par les associations que par les services extérieurs de l’Etat.
En conclusion, Pierre Lascoumes élargit son propos et prend l’exemple de la politique environnementale pour réfléchir à la réelle marge de manœuvre de l’action politique : « Parler de politique de l’environnement ou de la santé, c’est en fait rationaliser après coup des séquences d’actions ambiguës, aux significations divergentes, aux structures vacillantes et aux effets confus ». La politique environnementale ne serait plus que l’apposition d’un label sur des arbitrages et des relations sociales.
Au total, un ouvrage très bien documenté, bourré d’exemples précis et d’idées intéressantes, parfois très discutables quand il nie l’influence électorale des Verts, lorsqu’il fait sienne la citation « les aménageurs ont les NIMBY qu’ils méritent », ou lorsque, d’un trait de plume, il sort de son champ de recherche scientifique pour affirmer « la capitulation du politique devant la toute–puissance des nucléocrates ». Cela aurait peut-être mérité un peu plus de recherche … Un livre contestable, mais dans le sens le plus positif du terme : il incite à la réflexion et au débat.
Roland Cayrol, Les Français et la politique : le grand malentendu, Seuil, 1993
Roland Cayrol, Directeur de recherche à la Fondation Nationale des Sciences politiques, Directeur de l’Institut de sondages CSA, vient de publier Le grand malentendu, les Français et la politique aux Editions du Seuil. Il s’attèle à l’analyse de la rupture de la représentation dans le système politique français et à ses éventuels remèdes. Il affiche un objectif ambitieux : « il y va du salut de la démocratie dans ce pays ».
Pour Roland Cayrol, les raisons du divorce entre les Français et la politique sont nombreuses. La première est la croyance, de plus en plus partagée, de l’impuissance des hommes politiques à s’attaquer aux grands fléaux contemporains, au premier rang desquels figure le chômage. En cette période d’économie régnante, « l’incapacité à faire baisser le chômage a sans conteste donné un sacré coup à la crédibilité du politique ».
Deuxième raison, la non prise en considération par la classe politique de sujets ou d’aspirations sociales. En conséquence, il n’y eut aucun vrai débat sur l’immigration, mais une succession de petites phrases sécuritaires ; aucune discussion sur l’éducation et la formation, qui figurent pourtant à la seconde place au tableau des inquiétudes des Français ; aucune vraie prospective sur l’écologie, mais une succession de manœuvres destinées avant tout à rallier un électorat écologiste dispersé.
Enfin, troisième raison, l’apparition de grands fléaux comme le sida, pour lesquels les Français ont depuis longtemps déplacé leur centre d’espérance des hommes politiques vers les hommes de science.
Pour Roland Cayrol, il ne s’agit pas de crier haro sur les acteurs politiques en les chargeant de tous les maux. Les Français « doivent admettre que le politique (l’Etat), n’a pas à savoir donner à tout moment des réponses à toutes les préoccupations de la société civile, surtout lorsque ces réponses n’existent pas ».
Exemple de cette nouvelle incompréhension, le rejet des notions de gauche et de droite. C’est en 1989 que, pour la première fois, une majorité se déclare convaincue du rejet de cette échelle du classement politique : 56 % la jugent obsolète, contre 36 % qui l’estiment toujours valable. Fait nouveau, alors que les plus critiques envers ce classement étaient les citoyens de droite, dorénavant, un électeur de gauche sur deux partage cette critique.
« Carriéristes, éloignés des préoccupations des gens, inefficaces et corrompus », l’image des hommes politiques est au plus bas. Le malentendu serait-il définitif ? Après avoir dressé un constat particulièrement pessimiste – lucide – de la situation, Roland Cayrol tempère son propos.
D’abord, selon lui, les Français ont les hommes politiques qu’ils méritent. L’auteur cite cette déclaration d’un député : « Les électeurs nous accusent de bénéficier de passe-droits, mais chaque fois qu’un électeur nous demande d’agir pour lui, c’est pour un passe-droit ».
Ensuite, parce que le sentiment de « tous pourris » n’est pas nouveau. Les Français estiment que si l’on parle beaucoup de la corruption à l’heure actuelle, c’est avant tout parce que les juges et les journaux font mieux leur travail.
Enfin et surtout, parce que si nous n’apprécions guère les élus, les politiciens, au fond, nous aimons bien notre maire, notre député. Seul un Français sur cinq a une mauvaise opinion de « son » député. Comme l’écrit Roland Cayrol, « les députés, pouah !, mais mon député, il n’est finalement pas si mal ! »
En fait les hommes politiques ne se sont pas aperçus que les Français leur demandaient autre chose que d’être compétents et efficaces. Alors qu’il y a encore quelques années, la principale qualité attendue d’un homme politique était l’intelligence, aujourd’hui, 78 % des français placent en premier lieu l’honnêteté, avec 30 points d’avance sur la connaissance des dossiers, le dévouement et l’intelligence.
Comment faire pour combler ce fossé, pour rapprocher le citoyen de la vie politique ? Roland Cayrol avance quatre pistes :
– la moralisation de la vie politique : « Si un clan sait coupable l’un de ses membres, il doit comprendre que c’est la réputation du clan lui-même qui est en cause devant l’opinion publique » ;
– la restauration de la vie représentative, et notamment des pouvoirs du Parlement ;
– la fin du cumul des mandats, « seul moyen d’obliger chaque élu à remplir effectivement les devoirs de sa charge » ;
– l’ouverture des partis politiques : ceux-ci devraient associer à leurs décisions des coordinations, des réseaux d’associations ; voire des syndicats, car, faute de s’ouvrir, ils ne pourront que « perpétuer leurs langues de bois respectives ».
La fin de l’ouvrage comporte quelques pages très critiques sur la « pseudo démocratie audiovisuelle » et sur la télévision, qui présente de plus en plus la vie politique sous l’angle sportif d’affrontements entre leaders : « Les studios de la télévision deviennent le lieu principal de la politique ». La télévision présente néanmoins un double aspect, celui de corollaire irremplaçable de la démocratie et de support technique rêvé du suffrage universel et celui d’un formidable élément de caricature de cette même démocratie.
Roland Cayrol avait publié en 1978 un ouvrage de recherche, La télévision fait-elle l’élection ? (Presses de la F.N.S.P.), dans lequel il relativisait fortement les supposées relations entre l’influence de la télévision et le sens du vote des citoyens téléspectateurs. Son dernier ouvrage complète ses propos : la télévision n’a pas, ou peu, d’incidence sur le vote ; par contre, elle entraîne des conséquences gigantesques sur le fonctionnement démocratique.
En conclusion, nous ne pouvons que recommander la lecture de cet ouvrage, qui se lit comme un roman, avec une multitude d’informations à chaque page, on regrettera toutefois un excès de formules journalistiques : « il est temps de redresser la barre », « il faut réconcilier les Français et la politique », etc. Autant la première partie, le constat, est convaincante, autant la seconde partie comporte trop d’exhortations pour l’être totalement. Nous pouvions néanmoins nous en douter : pour résorber le grand malentendu, il eut été étonnant qu’un livre suffise.
Odile Peixoto, Les français et l’environnement, Les Editions de l’Environnement, 1993.
Directrice du développement de l’Institut BVA, Odile Peixoto vient d’écrire Les français et l’environnement (Les Editions de l’Environnement, 1993), dans lequel elle présente les évolutions sociologiques récentes.
Si l’environnement, à l’instar de l’humanitaire, a pris une telle importance, c’est largement en raison de la crise du sens qui affecte nos sociétés. « Pas de projet de société, pas de long terme, des petites touches au coup par coup, au gré des sondages, dans la culpabilité, le Français trouve dans l’environnement une dernière planche de salut, un peu d’assurance face à son angoisse devant l’avenir ».
Cette crise du sens étant durable, la conscience verte n’est nullement un phénomène de mode mais un phénomène profond qu’il convient d’analyser avec prudence car les déclarations d’intention que l’on perçoit à travers les réponses aux sondages sur ce thème sont d’abord un moyen de se déculpabiliser en s’attribuant un geste écologique : « On peut d’ores et déjà minorer les déclarations d’intention de 20 à 25 % ».
La conscience verte n’est pas un phénomène uniforme. Elle se décompose en 5 catégories :
– les Ecoresponsables, qui, sans renoncer aux facilités de la vie moderne, aspirent à un autre projet de société à dimension plus humaine. Ils forment 18 %de la population.
– les Ecodurs. Réservés vis-à-vis du progrès, ils sont convaincus que la société de consommation menace l’environnement et l’espèce humaine (15 %).
– les Ecodésabusés (25 % des Français). Très anxieux pour leur avenir, ils tentent par leurs amis, leur famille, leur maison, de se constituer un univers rassurant.
– les Ecoconfiants (22 %). Ils s’estiment privilégiés par leur qualité de vie et sont prêts à revoir leurs méthodes de travail ou leurs achats pour générer des solutions aux problèmes d’environnement.
– les Ecodistants regroupent 20 % de la population, qui n’ont jamais été convaincus de l’urgence des préoccupations environnementales et ceux qui furent déçus par le nouveau visage de l’écologie trop technique ou trop marketing.
Quant aux entreprises, leurs innovations anti-pollution ne semblent pas avoir été couronnées d’un franc succès. « Si les Français reconnaissent qu’elles font de gros efforts en matière de sécurité, de prévention des pollutions et de réduction des consommations, cela n’entraîne aucune valorisation de leur image ». Le caractère imposé des mesures apparaît trop puissant aux yeux de la population.
En dehors de l’environnement strictement écologique, Odile Peixoto élargit à la fin de son ouvrage son propos à l’environnement social avec des formules percutantes : « L’argent est sale, l’argent corrompt, vous, Français, qui en avez moins qu’avant, réjouissez-vous ! Et le tour est joué. En surfant sur les courants porteurs de l’opinion, les éminences grises du pouvoir influent sur elle, en lançant les médias à la curée. L’affaire de l’OM est exemplaire, elle sort en juin 1993 au moment où le gouvernement Balladur s’enlise dans la crise. Les Français peuvent ainsi se consoler de leur honnête mais conséquente perte de pouvoir d’achat ».
Bien évidemment, l’ouvrage regorge de données chiffrées et argumentées sur les perceptions écologiques par grand thème, par région, par sensibilité politique, etc. Cet ouvrage devrait être remis à jour tous les deux ans.
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