Gilles Marion, Idéologie Marketing. Mal du siècle

Eyrolles. 314 pages.
Ouvrage universitaire trés rigoureux et agréable à lire sur la contestation du marketing et de la communication. Plutôt que de se focaliser sur les mouvements actuels, l’auteur s’attache aux fondements théoriques (la main invisible d’Adam Smith, la pyramide de Maslow,…). Théorique et pratique, une réussite.

Sydney FINKELSTEIN, Quand les grands patrons se plantent

Ed d’Organisations. 2004. 398 pages. 25 euros.
Traduction de l’ouvrage paru l’an dernier aux USA, ce livre traite de l’échec en entreprise. A ce titre, il est intéressant dans une perspective de communication de crise.
L’auteur énonce – et développe- les 7 éléments qui se retrouvent dans la plupart des échecs et que l’on retrouve généralement dans les situations de crise:
– Ils ont l’impression qu’eux et leur entreprise dominent leurs environnements.
– Ils s’identifient tellement à leur entreprise qu’il n’y pas plus de séparation entre leur travail et leur vie privée.
– Ils croient avoir réponse à tout.
– Ils éliminent sans pitié ceux qui ne pensent pas à 100% comme eux.
– Ils comptent essentiellement sur ce qui a réussi dans le passé.
– Ils sous estiment les obstacles importants.
– Ils sont d’excellents porte parole de leur entreprise, obsédés par l’image de celle ci.

Regina Lundgren, Andrea McMakin, Risk Communication

3ème édition. 452 pages.
Une somme. L’ouvrage replace la communication de crise dans une optique plus globale de communication sur les risques. C’est intelligent et les references sont impressionnantes. L’ouvrage est extrêmement opérationnel. Tout est passé en revue: les paramètres éthiques, le plan de communication sur les risques, la détermination du message, la communication directe en face à face ou médiatisée, le choix du porte parole, la communication technique (web, Cd,..), l’évaluation de la communication sur le risque. L’ouvrage se termine avec une vision des risques contemporains (attentat du 11 septembre, bioterrorisme,..). Les checks list à la fin de chaque chapitre sont d’une clarté remarquable.

John Stauber, Sheldom Rampton, L’industrie du mensonge: Lobbying, communication, publicité et médias

Edition Agone/contre feux. Octobre 2004. 363 pages.
La littérature anti pub semble un filon actuellement inépuisable. Elle utilise ici les moyens « cyniques » puisque sous couvert de nouveautés, elle ressort un ouvrage paru aux Etats Unis en 1995 sous le titre » Toxic sludge is good for you » ( ce que l’éditeur ne dit pas!). Reste que le livre est trés bien documenté, et amène un débat réel même si on peut considérer l’attaque comme excessive. Un livre qui incite à réfléchir à l’éthique de la profession de communicant de crise. A signaler que l’ensemble des exemples cités sont américains.

Judith Lazar, 100 mots pour introduire aux théories de la communication

Editeur: Les empecheurs de penser en rond. Octobre 2004. 266 pages.
Un livre ultra pédagogique (comme on aimerait en écrire). Il rend clair les théories les plus complexes. C’est précis, bien écrit, maniable et pratique. L’entrée par les mots clés permet de rendre concret l’approche théorique. On peut regretter à la marge que certains mots soient trop proches (ex: influence/persuasion) ou que certaines théories (The people choice) se retrouvent à de nombreuses reprises.

Christian Morel, Les décisions absurdes, Folio essais. Octobre 2004. 380 pages.

Réédition de l’ouvrage paru en 2002. Trés interessant pour qui s’interresse à la communication de crise, l’auteur montre que les crises majeures peuvent découler de décisions murement réfléchies. Le cas de la navette Challenger (1984) est particulièrement exposé dans l’optique de l’opposition Business Vs Technique « il serait temps que vous enlevier votre casquette d’ingénieur pour mettre votre chapeau de manager ». L’auteur utilise beaucoup de situations de la vie quotidienne pour montrer les effets de la perseverance rationalisée dans l’erreur.

Marie-Helene Westphalen, Communicator

Dunod. 446 pages.
Une belle réussite. L’ouvrage grace au travail d’Isabelle Muznik a été parfaitement réactualisé. Le sommaire a peu varié par rapport au précedentes editions en dehors du chapitre relatif à internet qui disparait pour être integré au sein des differents chapitres du livre. On apprecie la variété des exemples concrets et une clarté exemplaire.

Jean Farges, Entreprises et crises, exemples dans l’agro-alimentaire

Dunod / RIA, 191 pages.
L’ouvrage est très clair, pédagogique, instructif. L’ensemble est précis, détaillé et dépasse très largement le seul aspect de l’agro-alimentaire. Parfois discutable dans ses recommandations, souvent original dans son approche du sujet (le lecteur a parfois le sentiment de participer au débat dans une cellule de crise), le livre est toujours très rigoureux. Une référence.

Ali Laïdi (avec Denis Lanvaux, un pseudonyme), Les secrets de la guerre économique

Seuil, 246 pages.
L’importance de la déstabilisation sur les crises est minutieusement décrite, notamment autour des tentatives d’HEC envers l’ESSEC. Le rôle de l’information, de la manipulation et d’Internet est particulièrement bien exposé.

Pascal Lointier et Philippe Rosé, Le web de crise

Démos. 176 pages.
Assez sceptique sur la qualité des ouvrages publiés par Demos, nous reconnaissons que celui-ci est excellent. C’est clair, précis, les exemples sont nombreux et l’ensemble est opérationnel.