David GRAEBER. Comme si nous étions déjà libres

Lux. 272 pages.
L’auteur est un des principaux animateurs du mouvement Occupy Wall Street. On apprend dans son livre les principales connexions entre des mouvements, parfois en apparence éloignés, comme celui de la place Tahrir avec le mouvement serbe d’opposition à Milosevic, l’importance pour les activistes de choisir des lieux emblématiques comme le magasin Fortnum & Mason à Londres pour une occupation avec 250 militants, le choix du slogan « We are the 99 % » et surtout l’origine d’OWS, l’importance du compte Twitter pour relayer les informations, et l’organisation du mouvement avec ses trente-deux groupes de travail. Le livre est excellent pour comprendre les raisons du succès, mais aussi de l’épuisement progressif du mouvement. Il est toutefois alourdi par trop de digressions sur le poids de la dette ou l’histoire de la démocratie. J’aime assez ce point de vue « l’action directe, c’est s’obstiner à agir, comme si l’on était déjà libre » (p. 213).