Sandrine Revet et Julien Langumier (sous la dir de). Le gouvernement des catastrophes

Karthala. 284 pages.
Pour ceux qui s’intéressent aux problématiques des crises, cet ouvrage présente la double originalité d’avoir une grille de lecture anthropo-ethnologique et de centrer l’analyse sur la post-crise et ce qui se déroule quand les médias sont partis et que les victimes doivent reconstruire leur existence.
Grippe aviaire à Hong Kong, coulée de boue au Kazakhstan, tsunami au Sri Lanka, inondations dans le Rhône et en Argentine, contamination à la dioxine à Seveso forment les six chapitres de cet excellent ouvrage qui renouvelle les études sur la culture du risque. Un des angles du livre est l’examen « non plus de ce que la catastrophe détruit, mais bien de ce qu’elle contribue à produire, à faire advenir comme recomposition sociale ». J’ai notamment été frappé par l’analyse de la situation post tsunami au Sri Lanka où 150 ONG furent présentes et gérèrent des sommes considérables pour aboutir « à des projets qui profitèrent à des propriétaires fonciers proches du pouvoir en place ». J’ai aussi appris que c’était Napoléon III qui avait inventé le « voyage compassionnel » à la suite des inondations de 1856 dans le Rhône en se rendant sur les lieux pour témoigner de son soutien.